Lorsqu’un gazon synthétique en fin de vie est déposé pour être remplacé, le revêtement et son remplissage deviennent des déchets au sens de la Directive Européenne 2008/98/EC. Ainsi, la valorisation d’un gazon synthétique engage la responsabilité de son propriétaire. En effet, Le Code de l’environnement précise dans son article L541-2 que« tout producteur ou détenteur de déchets est tenu d’en assurer ou d’en faire assurer la gestion, conformément aux dispositions du présent chapitre. Tout producteur ou détenteur de déchets est responsable de la gestion de ces déchets jusqu’à leur élimination ou valorisation finale, même lorsque le déchet est transféré à des fins de traitement à un tiers. Tout producteur ou détenteur de déchets s’assure que la personne à qui il les remet est autorisée à les prendre en charge ».
L’article L541-3 du même code prévoit les procédures pour la mise en place de sanctions administratives en cas de non-respect de ces dispositions.
L'analyse des différents constituants
Lors d'une démarche de valorisation d'un gazon synthétique, la première étape consiste à réaliser un audit du terrain à remplacer afin de définir les solutions de valorisation possibles pour chacun des constituants. L'analyse des différents constituants du revêtement est un élément essentiel de la démarche. Trois types de constituants sont concernés :
la sous-couche : elle est réutilisée si elle demeure en bon état. Si ce n'est pas le cas, elle peut être réparée ou démontée et analysée en vue d'une valorisation. Il convient donc de faire d’abord vérifier l’état de la sous-couche par un professionnel. Ce dernier vérifiera les performances sportives de la sous-couche sur la base des normes et règlements en vigueur et applicables (EN 15330-1, NFP 90-112, FIH, FIFA…) ;
le tapis : il est constitué d'un assemblage de plusieurs éléments (dossier, fibres, enduction et bande de pontage) composés de différents matériaux. Les références du tapis sont normalement disponibles dans les archives du propriétaire. Si ce n’est pas le cas, un échantillon peut être envoyé en laboratoire.
le remplissage : il est constitué de plusieurs types de matériaux, seuls ou mélangés : sable, granulats d'élastomères (SBR, EDPM, TPE…) et matériaux d'origine organique (coco, liège…). Le recyclage nécessite la séparation et le nettoyage des différents éléments. Le remplissage peut être utilisé in situ sans séparation dans le cas où les normes règlementaires sont respectées. Dans ce cas, il convient d'exiger un certificat de conformité.
Par ailleurs, afin de valider la réutilisation des matériaux de remplissage, un échantillon doit être prélevé de manière représentative pour une analyse en laboratoire (suivant les normes et règlements en vigueur).
Le fonctionnement du tri
Après avoir réalisé le démontage du revêtement en conformité avec la réglementation nationale en vigueur, le tri doit être réalisé en fonction des nécessités du projet et des solutions de valorisation retenues. Dans certains cas, il n'est pas nécessaire de séparer le tapis de son remplissage, le sable du granulat élastomère… Le tri peut être réalisé sur place (pour un envoi en filières distinctes) ou en centre de traitement intégré. Au total, aujourd'hui, il est possible de recycler un gazon synthétique à 98 %.
En outre, chacune des filières de valorisation retenues doit être reconnue et tracée. C’est une obligation légale qui s’applique au propriétaire du terrain. Ce traçage est obligatoirement documenté par des certificats de valorisation attestant du devenir de chacun des matériaux.
Chaque année, le traitement de nombreux terrains en fin de vie permettent d’éviter la mise en décharge de plus de 13 000 tonnes de déchets.