Mi-octobre, l’Association Nationale des Elus en charge du Sport (ANDES) avait souhaité
la mise en place d’un plan piscine afin de compenser les importantes baisses de recettes liées aux restrictions, le tout en donnant déjà des premiers chiffres inquiétants sur la période estivale. Hier, lors d’un wébinaire, elle a de nouveau mis en avant la situation complexe des établissements aquatiques avec les chiffres actualisés suite au second confinement. Au total sur les 4 000 piscines en France, on parle d’une fourchette comprise entre 300 millions à près de 1 milliard d’euros concernant les pertes de recettes ! Ainsi, le 23 novembre dernier, l’Andes a envoyé un courrier au Premier ministre concernant l’impact financier du deuxième confinement. L’objectif était de
demander une compensation pour les pertes d’exploitation générées par les fermetures administratives et l’accueil limité aux publics prioritaires.
Situation critique aussi bien en régie qu’en délégation de service public
Stéphane Chatenet, directeur de la piscine de la Conterie à Chartres-de-Bretagne et membre de l’Association Nationale des Directeurs et Intervenants d’Installations et des Services des Sports (ANDIISS) a notamment évoqué la situation des piscines gérées en régie. Les chiffres récupérés auprès de plusieurs de ses collègues sont alarmants : des pertes économiques de l’ordre de 300 000 à 700 000 euros (avec des surcoût liés à la Covid-19 pouvant atteindre 16 000 euros par établissement), des recettes et des fréquentations en baisse de 40 à 80 % suivant les piscines…
Par ailleurs, sur les 4 000 établissements aquatiques, environ 10 % sont gérés en délégation de service public. Lors de ce wébinaire, Fabienne Delaire, présidente du Syndicat des Délégataires d'Equipements de Loisirs (SYDEL), est également revenue sur l’impact de cette crise pour les sociétés gestionnaires : le chiffre d’affaires commercial 2020 est en recul de 60 % par rapport à 2019. De plus, les délégataires estiment entre 100 000 et 600 000 euros de déficit supplémentaire par établissement (estimation moyenne de 250 000 euros).
Plusieurs pistes sont évoquées pour résoudre cette situation : la création d’un fond spécial gouvernemental, la mise en place d’un mécanisme de compensation (par le biais des dotations aux collectivités) pour pallier les pertes d’exploitation ou encore une campagne de communication pour revenir à la piscine lorsqu’elles seront rouvertes à l’ensemble des publics en insistant sur le fait qu’elles sont sécurisées.