Face à la morosité d’une société urbaine toujours plus active, apporter du bonheur aux citoyens tient parfois à peu de choses : de l’eau, un réservoir étanche et quelques pierres autours. Comprenez, des fontaines et des bassins d’agrément. Dans les jardins ou sur les places publiques, ces installations offrent aux habitants un instant de repos, de quiétude et de fraîcheur. Quelques précautions de mise en œuvre sont toutefois à respecter.
Sèche, animée par des jets d’eau ou gravitaire, une ‘bonne fontaine’ est appréciée avant tout pour l’agrément qu’elle apporte à la conception paysagère. Et il n’y a qu’à observer l’engouement de la population autour des points d’eau : bases de loisirs ou aires de jeux pour associer cette ressource naturelle à un sentiment de de joie et de bonheur. Les résidents, les futurs habitants et les touristes plébiscitent de plus en plus des espaces animés, de convivialité et de sécurité, où sont installés des fontaines. Elles apportent des ambiances nouvelles, du dynamisme, sans oublier leur côté ludique et la fraîcheur apporté. Une fraîcheur de proximité d’ailleurs estimée entre 4 et 6° C en-dessous des températures locales. Un sérieux coup de pouce lors des canicules. Mais une fontaine est d’abord un investissement, et comme tout projet, sa réussite et son appropriation par la population reposent sur une installation précise.
Principe de fonctionnement d’une fontaine
L’eau étant précieuse, gaspiller cette ressource naturelle serait inconcevable, il est donc préférable d’opter pour une installation en circuit fermé, au détriment d’un système alimenté en eau perdue. Concrètement, l’eau est stockée dans une réserve enterrée, de plusieurs mètres cubes, puis pompée pour alimenter les ajutages (buses des jets) ou les cascades. Ensuite, après un dégrillage grossier et une filtration plus fine (ø 0,6 mm), l’eau retourne dans la réserve via un circuit de récupération. Au final, un circuit fermé est une boucle d’alimentation et de récupération continue. Certains équipements, comme les anémomètres, permettent de diminuer les jets, voire de stopper la fontaine en cas de grand vent, de manière à ne pas éclabousser les passants et éviter les pertes d’eau inutiles. Il est aussi envisagé de couper l’alimentation électrique, entre 22 h et 8 h du matin, afin de ne pas déranger les riverains avec un bruit d’eau trop perceptible.
Une fois les circuits installés, le débit et la pression du système de pompage (immergé ou en surface) doivent être réglés par un expert en hydraulique. En fontainerie, contrairement à l’arrosage automatique, il fait beaucoup de débit, de l’ordre de plusieurs centaines de mètres cubes selon l’ouvrage, mais peu de pression (1 à 2 bars).
Débit et pression
Béton, pierres naturelles, inox, cuivre… les matériaux utilisés pour les sculptures, blocs rocheux et les ornements en tout genre sont variés et répondent à l’identité d’un lieu. Mais derrière ce décor, parfois digne d’une œuvre d’art, se cache un réseau constitué d’un circuit hydraulique complexe et d’un réseau électrique basse tension conforme à la norme NF C15-100. Et les matériaux sont tout aussi diversifiés : de la fonte et du bronze au niveau des systèmes de pompage, de l’acier inoxydable, du PCV, du polyéthylène, du cuivre pour les conduites, des matériaux composites pour les équipements de bassin (jets, vannes à coupures rapides…), et enfin, de l’acier ou de la fibre de verre pour les filtres. De toute évidence, la fontaine résulte d’un assemblage de plusieurs dizaines de composants différents, de toutes marques et de toutes origines. Un simple circuit d’eau, dont la longueur dépend de la source d’approvisionnement, peut nécessiter 20 produits de fabrication différente.
L’étanchéité : un problème qui n’en est plus un
Mis à part les travaux d’installation des réseaux et de maçonnerie définis pour chaque projet, l’étanchéité d’une fontaine ou d’un bassin peut être assurée en fond de réservoir par une membrane géotextile, une couche argileuse ou un béton banché (traité hydrofuge) et ferraillé. Objectifs ? Limiter les pertes en eau par infiltration, synonymes de gaspillage, et empêcher l’érosion des matériaux. Généralement, les pièces de tuyauterie qui traversent les voiles en béton sont faites en métal (inox, laiton ou bronze), dont l’imperméabilité est assurée par un moulage ou une soudure. Ces pièces sont incorporées dans la partie maçonnée, dont l’épaisseur suffisante permet de supporter l’ouvrage, puis recouvertes par une couche d’étanchéité rapportée.
Une fois étanchée, la fontaine n'a plus qu'à accueillir les citadins !