Auparavant seule la fertilité chimique était mesurée et celle-ci était étroitement liée à la vente d’engrais. Avec le nouvel indicateur, les équipes de Sols Vivants ont travaillé pour créer un nouvel instrument de mesure. La qualité d’un sol étant la résultante combinée de ses propriétés physiques, chimiques et biologiques, l’indicateur de la santé des sols cherche à agréger les évaluations de ces trois paramètres. Il vise également à obtenir un indicateur de résultat, simple, peu coûteux validé par la recherche. Cet indicateur combine, des paramètres comme taux de matière organique, argile, test de la structure du sol, pH. Au final on obtient un score A,B,C,D,E,F.
DES SOLS RICHES EN MATIERE ORGANIQUE
« Aujourd’hui les regards se tournent vers la teneur en matière organique (humus = carbone), son influence sur la fertilité et la qualité des sols, sur leur vulnérabilité, leur adaptation au changement climatique » explique Pascal Boivin, chercheur à l’Hepia à Genève, et membre du comité scientifique du projet Sols Vivants. « La santé des sols passe avant tout par des sols dont la teneur en humus est bonne, et c’est pourquoi nous avons établi cet indicateur, qui permet de séquestrer du carbone ».
Annie Duparque, agronome chez AgroTransfert-RT et membre du comité scientifique de Sols Vivants travaille sur la mise au point et les usages d’outils de mesure du carbone organique et d’évaluation des variations de statut organique dans les sols. Elle souligne que « la reconquête de la fertilité organique des sols sur le court et le long terme est une préoccupation montante (...) Il faut commencer à bien connaître et donc bien mesurer l’état organique initial d’un sol pour pouvoir apprécier avec assurance son évolution dans le temps ».
Mesurer la santé des sols, et ainsi les potentiels stocks de carbone, voilà tout l’intérêt de cet indicateur.