Comment les délégataires gèrent l’ouverture partielle des piscines ?
C’est une gestion au cas par cas, entre les délégataires et les collectivités. Toutefois, ces dernières demandent en très grande majorité que la piscine reste ouverte pour les scolaires. Comme depuis le début de cette crise, le maître-mot est la réactivité avec notamment des plannings à modifier très régulièrement. Ce sera encore le cas lors de la prochaine échéance, à partir du 15 décembre, avec un décret qui devrait sortir le 17 avec de nouveaux arbitrages à opérer. Par exemple, l’activité bébé nageur devrait de nouveau être autorisée. Ayant lieu généralement le samedi, il restera donc deux jours aux gestionnaires pour joindre les personnes potentiellement intéressées, chauffer l’eau du bassin et mesurer les incidences au niveau du coût…
Cette ouverture partielle entraîne d’importantes conséquences économiques ?
En effet, cette réouverture partielle impose un engagement de la quasi-totalité des charges alors que la fréquentation correspond désormais à 10 % de nos entrées habituelles, avec seulement les publics prioritaires. A la demande du ministère des Sports, un courrier a été rédigé par plusieurs délégataires pour évaluer les conséquences économiques de la situation. Les projections sur l’année 2020 amènent à constater un déficit supplémentaire par équipement compris entre 100 000 et plus de 600 000 euros, avec une estimation moyenne de 250 000 euros. De plus, le chiffre d’affaires commercial 2020 est en recul de 60 % par rapport à 2019. Ces données ont été partagées avec les représentants des collectivités pour justifier de la mise en place d’un fond spécial pour les piscines. Il en va de la survie des opérateurs concessionnaires et du maintien du service public.
Qu’en est-il des conséquences contractuelles avec les collectivités ?
La plupart du temps, plusieurs avenants ont été signés entre les délégataires et les collectivités. Chacun faisant référence aux grandes périodes que nous avons eu à gérer depuis mars dernier : la fermeture totale, la réouverture réduite cet été, la rentrée et désormais un second confinement avec une ouverture partielle. Dans certains cas, comme la période de fermeture, il est simple d’effectuer les calculs. Pour les autres, c’est beaucoup plus compliqué puisque nous ne mesurons pas les effets de cette crise sanitaire sur les pratiques des usagers même si, en tant que délégataire, nous sommes capables d’évaluer précisément les coûts, ce qui n’est pas toujours évident pour un équipement géré en régie directe. Il est important de souligner que la situation n’est globalement pas conflictuelle avec les collectivités, nous sommes solidaires et essayons de trouver les meilleures solutions. La situation étant imprévisible, contractuellement, ce sont à elles de payer le surplus de déficit, mais cela ne peut pas durer sans vision, ni anticipation. D’où l’importance de mettre en place des mesures exceptionnelles.