Alliage constitué de fer, de carbone et de chrome (norme EN 10088-1, soit 10,5 % de chrome minimum et moins de 1,2 % de carbone), l’acier inoxydable est couramment utilisé dans la fabrication de mobiliers urbains, mais aussi d'équipements de jeux dans le respect des principales normes à respecter dans les aires de jeux.
IL S’OXYDE !
Tout d’abord, sa résistance et sa durabilité sont exceptionnelles. Rien d’étonnant car l’inox est capable de générer naturellement à sa surface un film protecteur permanent. Attention cependant aux idées reçues, un acier n’est pas inoxydable ! Au contraire, il s’oxyde rapidement mais forme un oxyde protecteur, contrairement à la rouille, séparant l’acier et son milieu. En effet, la nature de l’alliage est propice au développement d’une affinité entre les atomes de chrome et l’oxygène environnant. Cette mince pellicule ainsi créée, d’une épaisseur comprise entre 2 et 2,5 nm, est stable, chimiquement inerte et résistante à la corrosion.
Deux qualités d’inox sont utilisées dans la conception des équipements de jeu : le 304 L et le 316 L, la lettre ‘L’ signifiant 'Low carbon’. C’est d’ailleurs cette faible proportion de carbone qui améliore la résistance à la corrosion. Pour l’inox 316 L, c’est le molybdène qui ajoute une résistance supplémentaire, d’où son nom d’alliage de ‘qualité marine’.
UN ENTRETIEN LIMITE
Par ses propriétés constitutives, l’inox est un matériau intéressant dans la réalisation des équipements de jeux, notamment dans des milieux acides ou salins. Mais pas seulement… Bon nombre de collectivités préfèrent l’inox pour son attrait purement esthétique. L’entretien est aussi minimal : il se résume à deux opérations : nettoyer tous les 6 mois à haute pression l’ensemble des équipements, pour redonner le lustre de l’inox, et vérifier le serrage de la boulonnerie, censée être indéformable pendant plus de 10 ans.
En cas de rayures ou de microfissures dues à des actes de vandalisme ou à l’usure, l’utilisation d’un polish, à base d’huile minérale et d’éther, ou d’une ponceuse à grain fin est recommandée pour homogénéiser la surface.
Petit détail : le mariage inox-bois n’est pas toujours conseillé. Dans la plupart des cas, cette association, très esthétique, fait des merveilles, mais il arrive qu’une glissière en inox par exemple, attaque progressivement les flancs en bois d’une structure. Seules solutions : réaliser des passes de résine à la jonction des matériaux, ce qui implique de dévisser la glissière à l’aide d’une clé Allen, de la nettoyer et de la sécher. L’utilisation d’une soufflette est recommandée au niveau des ancrages pour éviter de conserver l’humidité lors du resserrage. C’est aussi l’occasion de remplacer les vis défectueuses. Exempts de rouille, ces dernières s’enlèvent rapidement, contrairement à la visserie en acier galvanisé. Dans tous les cas, en présence d'équipements dégradés, les agents devront prendre des décisions (remplacement, réparation...).
COUT DE L’INOX
La qualité à un coût. Pour une tonne d’inox, il faut compter environ 1 500 € HT. Un prix fluctuant selon les cours des matériaux qui le composent : fer, chrome, nickel… Soit environ 0,4 € la simple vis ! Et pour acquérir une structure 100 % inox, comptez environ 400 € HT (tourniquets, toupies géantes, jeux sur ressort multiplaces…) à 3 000 € HT (pyramides, dômes, combinés à grimper…) selon les fabricants et les gammes de produits. Enfin, sur le terrain, les structures en inox peuvent se placer partout, sauf en plein sud, car l’inox accumule fortement la chaleur.