« Le changement climatique est en cours » a rappelé Jean-Jacques Hérin, président de l’ADOPTA (Association pour le Développement Opérationnel et la Promotion des Techniques Alternatives en matière d’eaux pluviales), lors d’un webinaire organisé conjointement avec AD Environnement et l’entreprise JMD Expert. « Il se traduit par des épisodes de sécheresse récurrents et, dans le même temps, des pluies intenses causant des inondations intempestives dans la ville dense et perméable » a-t-il précisé. Tout l’intérêt est donc d’infiltrer lentement les eaux de pluie là où les gouttes d’eau tombent, ne serait-ce que pour régénérer les nappes phréatiques sous-jacentes où l’on puise la majorité de l’eau potable que nous consommons. En gérant les eaux pluviale sur ce principe, non seulement l’intensité des inondations diminue, mais l’eau profite aux végétaux qui verdissent la ville et la rafraîchissent. L’eau de pluie est une ressource.
DES AMENAGEMENTS MULTIFONCTIONS
D’après Jean Jacques Hérin, il est impératif que toutes les fonctions de la ville intègrent la gestion des eaux pluviales à la parcelle. « Par exemple, on désire aménager un espace vert pour verdir la ville. Très bien. Mais on va lui ajouter la fonction d’infiltrer les eaux de pluie, si bien qu’il peut se transformer en noue, mare.... Même réflexion pour une route, qui devient une structure réservoir (bassin tampon) pour stocker et infiltrer les eaux de pluie avec un débit maîtrisé. Besoin de créer une toiture ? Autant qu’elle devienne verte ».
BOITE A OUTILS
A l’échelle urbaine, plusieurs solutions existent pour gérer au mieux les eaux de pluie qui, comme l’a rappelé le président de l’Adopta , « ne sont pas plus onéreuses que les ouvrages traditionnels ».
- Les ouvrages enterrés : chaussées à structure réservoir, tranchées d’infiltration, puits d’infiltration, bassins enterrés ;
- Les solutions fondées sur la nature : noues d’infiltration, espaces verts inondables, jardins de pluie et les bassins paysagers, échelles d’eau, toitures et murs végétalisés ;
- Les revêtements perméables : dalles alvéolées, mélanges terre-pierres, matériaux granuleux (pavés poreux, béton poreux...), enrobés poreux.
UNE REFERENCE
Inventé par Denis Jouandel, directeur de JDM Expert, ce revêtement drainant, composé de granulats naturels et d’un liant polymère, laisse passer l’eau de pluie à proximité de son point d’impact, ce qui empêche la formation de flaques d’eau, de ravinement ou bien de mousse. Sa capacité d’infiltration est d’1 L/m²/s. Techniquement, il ne nécessite pas de système d’évacuation, ni de pente, ni de traitement de l’eau car celle-ci retourne directement dans le sol pour s’infiltrer jusqu’aux nappes phréatiques. Il peut être entretenu par un balayage humide ou jet à haute pression. A noter : son taux de vide de 30 % lui permet de limiter les risques de colmatage et les dommages en cas de gel/dégel. Côté esthétique, 13 coloris ont disponibles. Une belle référence.