Une vaste campagne d’installation de 200 nichoirs (comprenant hôtels à insectes, gîtes pour chauves-souris…) dans l’Agglomération du Muretain (26 communes) en périphérie de Toulouse, a permis aux chercheurs du CNRS d’étudier le gain net en biodiversité réalisé entre 2019 et 2020.
Contexte de l'étude
Ce suivi scientifique a été mené uniquement sur 50 des nichoirs installés, choisi pour l’hétérogénéité des paysages dans lesquels ils s’implantaient. Ces résultats viennent compléter les données d’une étude plus large, menée à Toulouse et sa périphérie, par la SETE (Station d’Écologie Théorique et Expérimental). Le choix des mésanges, comme objet d’étude, se justifie par leur sensibilité à l’urbanisation, au changement climatique, directement visible à travers les dynamiques de population. Le protocole suivi, a permis de relever sur le nombre de nichoirs implantés, le taux d‘occupation, d’éclosion et d’envol. Cette étude a permis d’insister sur l’efficacité et la pertinence d’installation de nichoirs en milieu urbain.
Suivi écologique et facteurs de réussite :
Leur réussite n’est pas systématique, de la ponte à l’envol, voici les facteurs à prendre en compte : la ressource alimentaire à proximité (environ 100 m autour du nichoir), la température, les nuisances sonores et visuelles, les interactions avec les autres espèces. L’urbanisation influence directement ces facteurs qui ont des conséquences négatives sur la taille de la nichée. Autre impact direct de l’urbanisation sur la dynamique des populations, celui de la date d’éclosion des œufs, qui arrive plus tôt que dans les zones rurales. Deux hypothèses expliquent ce phénomène, une nourriture plus accessible à mesure que le degré d’urbanisation augmente et/ou un déclenchement plus précoce de la période de reproduction des mésanges à cause des îlots de chaleur.
Pour aller plus loin
Avant d’installer un réseau de nichoirs, un diagnostic sur leur potentialité d’accueil doit être établi. Avec à l'occasion, l'intégration de fourniture d'arbres et végétaux. Ceci étant, l’implantation de nichoirs à grande échelle permet d’envisager le développement de la biodiversité sur une continuité paysagère, à l’instar des milieux boisés ou des cours d’eau à cheval sur plusieurs communes dans la logique des trames vertes et bleues (à l'image du parc naturel du Val d'Asson). Et pourquoi pas recréer des milieux favorables à leur installation naturelle, avec la restauration d'écosystèmes, qui passe par la plantation de semences mellifères comme les Chrono-annuelles d'Euroflor. Des aménagements pour la biodiversité, qui pourraient éventuellement conduire à une participation au concours des capitales françaises de la biodiversité en 2021.