Comment vous et vos clubs vivez la situation actuelle et le manque de perspective ?
Les clubs affiliés à la FFT vivent très mal la situation et le manque de perspective. C’est de surcroit un élément de démotivation des bénévoles. La préoccupation principale de nos clubs, c’est de donner envie aux personnes de venir dans nos clubs et y trouver plaisir et convivialité. Quelques jours après notre élection, nous avons pu échanger avec le ministre de l’Education nationale, de la jeunesse et des sports, et avec la ministre déléguée aux Sports. Nous avons pu évoquer les conditions dans lesquelles la pratique du tennis, dans des établissements couverts, pourrait reprendre le plus rapidement possible, compte tenu des caractéristiques de cette discipline sportive qui permet par nature un strict respect des règles de distanciation physique. Le tennis n’est en effet ni un sport de contact, ni un sport collectif et se pratique sur un terrain de 600 m². Nous avons plaidé pour une décision rapide. Nous sommes prêts à mener ce combat pour la survie des clubs.
Quelles sont les pertes enregistrées par la FFT pour cette saison 2020-2021 ?
Au niveau du développement de la pratique, il est évident que le Covid-19 a stoppé la progression au niveau des licences puisque nous avons terminé à -4 % en fin d’année sportive 2020 (972 007 licenciés). Le reconfinement numéro 2 et l’arrêt des compétitions nous conduit aujourd’hui à -10 % à date par rapport à l’année sportive précédente. En fonction de l’état sanitaire à venir, on pourrait même arriver à -15 %. Concernant la situation économique et financière, elle est totalement inédite, probablement la plus difficile jamais connue à la FFT.
Quels sont les pistes et projets sur lesquels vous travaillez pour relancer l’activité ?
Les clubs sont au centre de notre programme qui a été élu le 13 février dernier. Les 7 500 clubs, qui souffrent de la crise du covid-19, constituent le cœur et les poumons du tennis français et sont indissociables du renouveau du tennis en France. Aujourd’hui, la consommation du sport a évolué : l’appartenance à un club ainsi que la licence ne sont plus des conditions essentielles pour la pratique quand il s’agit de sport loisir. Il nous faut accompagner les clubs à s’adapter à ces nouvelles tendances pour développer toutes les pratiques de tennis avec pour objectif de recruter et de fidéliser de nouveaux licenciés. Il nous faut ouvrir les clubs à tous les pratiquants et aux parents, répondre à leurs attentes, favoriser la convivialité, le lien social et permettre une pratique du tennis « à la carte ».
Quelles sont les éventuelles opportunités à saisir ?
Il faut redonner la parole aux clubs et recréer le lien. Nos clubs sont des exemples de créativité, et nous avons la chance d’avoir des bénévoles engagés et innovants sur lesquels nous pouvons nous appuyer. Il faut également les accompagner dans l’évolution de leur structure, notamment pour apporter à leurs adhérents le confort et la convivialité qu’ils attendent et jouer ainsi sur le double projet « recrutement et fidélisation ». Le plan de soutien et de relance pour l’écosystème du tennis est un vrai sujet que nous avons suivi pendant un an au quotidien. Les clubs nous ont remonté des difficultés. Dans cette crise sans précédent, le sport est un atout. Il est non seulement propice à la santé mais également pour le moral. C’est une chance et nous avons la conviction que lorsque les contraintes de pratique seront levées, le besoin de lien social sera tel qu’il peut être source d’opportunité pour nos clubs.