Comment lutter contre le fil rouge ?
02 avril 2021
Si la survie des gazons sportifs n’est pas engagée, cette maladie mérite toute l’attention de ceux qui souhaitent obtenir un stade exempt de tâches blanchâtres et de limbes ‘rosés’.
On en parle peu, mais le fil rouge (Laetisaria fuciformis ou Corticium fuciforme) menace l’esthétisme des gazons sportifs. Ses symptômes ? Des tâches blanchâtres, parfois brunes, de 5 à 35 cm. Elles sont diffuses, irrégulières et peuvent fusionner. Les limbes du gazon deviennent aussi légèrement rosés et présentent une décoloration à leur pointe. Par temps humide, le mycélium visible se pare de rouge. D’où son nom.
ATTENTION AUX APPORTS D’ENGRAIS
Ne rien faire n’est pas la solution, car le fil rouge est bien souvent le reflet d’une fertilisation déséquilibrée, notamment azotée. Dès lors, la maladie est un bon indicateur de la nutrition d’un gazon. C’est pourquoi, il est essentiel que les gestionnaires des stades s’intéressent de plus près à leur plan de fertilisation. Quelle est la date du dernier apport ? Quel fertilisant ai-je apporté ? Quelle quantité ? Quelle forme d’azote ?... sont autant de questions que les gestionnaires doivent se poser en présence du fil rouge. Cela permet de déterminer la faille.
Trop ou pas assez d’azote, peu importe, le fil rouge apparaît quand même lorsque les facteurs déclenchants sont réunis : humidité, températures optimales comprises entre 10 et 20 °C... Toutefois, il convient de ne pas trop forcer sur l'azote, notamment au printemps. Selon la nature et la texture du sol, certains déséquilibres physiques (compactage excessif) et biologiques (activité microbienne réduite) peuvent augmenter certaines carences et dysfonctionnements et ainsi favoriser le développement du fil rouge ; il est important d’interférer positivement sur les indicateurs essentiels (CEC, taux de Matière Organique, C/N, indice d’activité biologique) par l’apport, lors des opérations mécaniques, d’amendements organiques de qualité afin d’optimiser ces paramètres, de sortir régulièrement les défeutreurs et de permettre un meilleur stockage des éléments nutritifs et leur biodisponibilité au gazon au bon moment, sans manque, ni excès.
COMMENT LUTTER ?
Après avoir eu le réflexe ‘fertilisation’, les gestionnaires peuvent ensuite s’intéresser aux méthodes de lutte, notamment chimiques. C’est le dernier recours. Sachez toutefois que 80 % des apports de fongicides ne sont pas justifiés en présence du fil rouge, car la fertilisation permet bien souvent de résoudre le problème, surtout si les gestionnaires optent pour des engrais à libération lente, délivrant des quantités régulières d’azote, ce qui limite les périodes de déséquilibre. Malgré tout, lorsque des applications de fongicides s’imposent, et si le gestionnaire à le moindre doute sur le champignon responsable des symptômes de maladie, il est préférable d’utiliser des fongicides aux larges spectres d’actions...
La lutte mécanique est tout aussi importante. Le passage régulier d’une réglette permet de limiter l’humidité présente sur le gazon, et donc, le développement de la maladie. Il est également possible de d'appliquer des agents mouillants au pulvérisateur qui vont pelliculer les limbes et les protéger de l’humidité. A noter : n’oubliez pas les mesures prophylactiques, avant et après chaque opération mécanique (désinfection des louchets, des lames...) et d’utiliser des mélanges de gazon résistants, le ray-grass anglais seul étant très sensible au fil rouge.
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